Les Galopins Brédois

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Marathon de Berlin 2013 : Un deuxième B en demi-teinte

1 novembre 2013 par Olivier · 1 commentaire

 

Devant la liste des six marathons majeurs de la planète

Même si j’ai un passé de marathonien aguerri, j’ai longtemps principalement écumé les épreuves françaises et ce n’est que récemment que j’ai commencé à élargir le périmètre géographique de mes choix de marathons.
Barcelone, Berlin, Boston : je ne sais plus trop bien d’où m’était venue cette idée des 3B mais j’étais autant attiré par ces villes que par leur marathon. Après avoir couru 2 fois Barcelone, le moment était venu de passer à Berlin et une 40ème édition représentait une belle opportunité d’autant qu’un joli rendez-vous s’y préparait.
La quête du dossard sur internet restera un grand souvenir. Quelle angoisse lorsque, les yeux rivés sur mon écran au jour J et à l’heure H, je voyais l’accès au serveur se dérober tandis que les amis Christophe et Jean-No étaient eux-aussi en ligne et tout aussi désespérés. Puis vint enfin la délivrance avec le sésame obtenu pour tout ce petit monde.

Un groupe qui respire la bonne humeur au départ de la Breakfast Run

Mes résultats chronométriques sur le début de saison m’avaient conforté dans mon projet de réaliser une bonne performance sur ce parcours réputé roulant. Je m’étais fixé pour objectif de revenir sous les 3h15, chrono que je n’avais plus taquiné depuis 2009. Au fond de moi, j’avais déjà dans la tête l’idée que c’était probablement la dernière fois que je prétendrais à ce niveau. En effet, l’âge avançant, la perspective de séances de qualité m’est de moins en moins agréable même avec les Pros de la Piste DISFE du midi.
J’ai toujours lié performance avec plan d’entraînement bien mené et c’est donc sur une base bien établie que j’entame ma préparation début août. Il a bien fallu composer avec la chaleur estivale, les petits challenges entre amis et quelques marathons non prévus qui se sont invités dans mon programme mais grosso-modo, la trame était respectée. Un gros volume avec 90km hebdomadaires qui confortait ma place dans le Top Ten du Challenge DM, de la VMA (beurk), du Seuil, de l’allure marathon, de l’allure Mireille, bref, toute la panoplie de séances pour être au top.
Et puis, en ce jeudi 12 septembre, alors que j’étais partagé entre faire une petite sortie cool dans les bois avec les amis et une séance de seuil seul sur la piste, j’ai pris la mauvaise décision. Dès la première accélération, au bout de 600 mètres, je sens une piqûre au niveau de l’ischio-jambier droit. Je coupe la séance immédiatement mais le mal est fait. Je tente une petite sortie le lendemain aux côtés de Mireille pour confirmer que je peux abandonner toute idée de performance à Berlin. Désormais, ma seule ambition est de pouvoir courir ces 4 marathons consécutifs auxquels je suis inscrit et que je ne voudrais manquer pour rien au monde. Je décide donc de ne plus courir du tout pendant les deux semaines qui me séparent de ce rendez-vous berlinois. Une échographie de contrôle écarte l’option déchirure au profit d’une simple élongation ce qui est plutôt rassurant. Je n’oserai toutefois pas confier mon programme au radiologue qui m’aurait sans doute pris pour un fou.

Les Galopins de la Breakfast Run

Autant dire qu’il y a bien longtemps que je n’avais pas connu un tel sevrage mais je ne réagis pas trop mal et je reste d’humeur supportable pour mes proches, enfin pas pire que d’habitude quoi !
Le périple débute avec un vol Bordeaux – Amsterdam –Berlin où nous retrouvons les amis Tony, Valérie, Jean-No, Laurence et Christophe qui est venu sans Sarah mais avec Léna.
L’après-midi est consacrée au gigantesque Marathon Expo hébergé dans l’ancien aéroport Tempelhof. La cohue au retrait des dossards me laisse assez perplexe sur la méthode retenue de les éditer sur place au fil de l’eau. Moi qui croyais que les allemands étaient les rois de l’organisation rationnelle.

Le samedi matin, nous sommes tous au rendez-vous de la Beakfast Run, une petite course sans enjeu de 5/6km qui va nous conduire au stade olympique et qui permet à Mireille de poursuivre son immersion dans les courses internationales. L’ambiance est très festive et je suis heureux de pouvoir me tester un peu avant le marathon. Le verdict n’est pas fameux avec une douleur qui s’intensifie dès que je veux courir un peu vite.

Les Galopins du marathon

Dimanche matin, c’est donc avec un indice de confiance limité que je me presse vers le départ malgré la température très fraîche qui me convient bien. Au rendez-vous devant le Reichtag, les Galopins CLM posent pour la traditionnelle photo de départ. Celle où l’on est bien sages et celle que je préfère où l’on fait les fous. Il y a là Jean-Marc, cheveux hirsutes, qui semble tombé du lit, accompagné de son fidèle compagnon de route Fabien. Je suis placé dans le sas C qui ne correspond plus vraiment à mes prétentions et Christophe m’y accompagne. Nous avons l’impression de ne jamais pouvoir y arriver tellement la zone de départ est étendue. Enfin placé, je regarde autour de moi et quelques échanges avec des français me confirment que je suis dans une zone où ça ne va pas traîner. J’ai donc l’avantage de pouvoir passer la ligne de départ en moins de 2 minutes mais autant dire que je ne suis pas dans le même rythme que les coureurs qui m’entourent. Les premiers kilomètres sont plutôt rassurant, si je sens bien une petite gêne, il n’y a pas vraiment de douleur. Les deux semaines de repos complet ont visiblement été bénéfiques mais il faut bien avouer que toutes mes pensées vont vers cet ischio-jambier et que je ne profite pas vraiment de ce marathon dont je me faisais une fête. La preuve en est qu’en écrivant ces lignes, je me creuse la tête pour vous donner un aperçu du spectacle qui nous est offert. Je garde des images de larges avenues avec un public fourni mais pas non plus exubérant. Non, je ne suis pas dans la course et si j’essaye de faire bonne figure lorsque j’aperçois Mireille puis Valérie et Léna, je sens bien que je ne vais pas vivre le grand moment que j’avais imaginé. Pourtant les kilomètres passent avec inévitablement une douleur qui s’annonce et s’intensifie. Je baisse le rythme et commence à avoir des idées noires : Et si mon muscle meurtri lâchait vraiment? Je pense aux autres échéances proches et j’ai le moral dans les Boosters. Fort heureusement, c’est à ce moment là que les amis Alex et Doumé me rattrapent. Je vais m’accrocher à leurs basques pendant quelques kilomètres et leur présence va me sortir du marasme dans lequel j’étais en train de m’enfoncer. Ainsi ragaillardi et même si je dois les laisser s’envoler après le 26ème km, je redeviens un peu plus positif. C’est vrai après tout, je n’ai vraiment pas de quoi me plaindre. Je cours un des six marathons majeurs en profitant d’un superbe séjour qui va nous conduire vers Budapest tout d’abord et ensuite vers Kosice.

Arrivée se conjugue avec médaille et bière

La douleur est désormais plus intense et je dois même abandonner l’idée de rester sous les 4h00. L’important n’est plus là, je vais le boucler ce deuxième B de mon triple B et le passage sous la Porte de Brandebourg me donne des frissons. Je la vois cette ligne d’arrivée que je vais franchir au bout de 4h08. Je l’ai bien mérité cette médaille que l’on me passe autour du coup et même si c’est en boitillant, j’irai jusqu’au stand de distribution de bière (sans alcool) où je suis impressionné par la dextérité des jeunes filles qui emplissent des verres à tour de bras.
Je retrouve Mireille dans cette marée de coureurs enveloppés dans leur feuille de plastique jaune et je n’aspire qu’à retrouver très vite la chambre d’hôtel pour reposer ma cuisse qui crie grâce.
Après une bonne douche et une petite sieste réparatrice, je suis malgré tout d’attaque pour aller fêter les records des amis Laurence et Didier dans la brasserie munichoise qui jouxte notre hôtel. Les chopes d’un litre ne nous ont pas fait peur et même si nous n’avions pas la tenue bavaroise traditionnelle très en vogue dans cet établissement, nous avons été à la hauteur, foi de CLM !

Le séjour va se poursuivre mais ça, c’est une autre histoire.

Olivier

Tradition locale oblige

Résultats des Galopins sur le marathon :
Christophe Véron-Durand se classe 3488ème en 3h15’30
Olivier Meslier se classe 17740ème en 4h07’59
Jean-Marc Gipoulou se classe 20275ème en 4h20’27

Catégorie(s) : Non classé

1 réponse pour le moment ↓

  • 1 Henri // 1 novembre 2013 à 1:25

    Un honneur de t’avoir parmi nous.
    Pas seulement parce que tu as couru plus de cents marathons (un peu qd même ) mais pour ta bonne humeur et ta générosité. Change rien !

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