Les Galopins Brédois

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Marseille Cassis 2010 : Avec le masque et le tuba

19 août 2007 par Olivier · Pas de commentaire

En novembre 2008, grâce à un concours, je partais à Athènes pour un séjour inoubliable avec Monique, Lionel et Manu, les 3 autres heureux gagnants. Nous avions couru le marathon aux couleurs de notre équipementier, c’est à dire en orange.

Un week-end athénien si fort en moments d’amitié que, malgré l’éloignement géographique, nous avons projeté de nous retrouver tous les ans à la même époque pour un rendez-vous autour d’une grande course.

C’est ainsi que nous nous étions retrouvés en 2009 avec nos conjoints à Saint-Sébastien et avions participé sous la tempête et même la grêle à la classique espagnole Béhobie-San Sebastian, lors d’un week-end mémorable (tapas y sangria…) que les météorologues avaient placé en ”Alerte Orange”. Une météo qui ne nous avait pas empêché de gravir le Mont Urgull la veille de course (nous étions les seuls là-haut) en souvenir de l’ascension vers l’église St-Georges d’Athènes la veille du marathon pour éviter de faire prendre le funiculaire à Yoyo !…

Marseille-Cassis, une course tout en orange, a été choisie pour 2010. Tout s’annonçait bien pour ces retrouvailles orchestrées par Manu, parfait dans l’organisation : hébergement des familles au grand complet dans un centre de vacances, dossards préférentiels, météo sans risque dans une région où il ne pleut jamais… En plus, l’OM (2ème) devait jouer la veille le match au sommet de Ligue 1 contre le leader Rennes et nous avions dégoté quelques places…

Retrouvailles au grand complet dès le vendredi soir : Danielle, la mère de Manu, lui a fait la surprise de descendre depuis Dunkerque pour le voir courir, les enfants font connaissance autour de délicieuses crêpes et la casserole de veau de Sylvie nous fait oublier les prévisions météo calamiteuses pour les 2 jours à venir. Car c’est  ”Alerte Orange” en PACA !

Samedi : direction Marseille pour retirer les dossards. Déception : ils ne sont pas ”préférentiels” comme convenu. Pendant la pause-repas (pasta-party assis-tailleurs dans le Hall), Manu et Yoyo se ”mouilleront” jusqu’au siège de l’organisation pour les changer, mais en vain.

Le ciel se gâte, mais Manu a prévu une ballade touristique dans Marseille, avec ascension sur les hauteurs de la ville bien évidemment !

Après la boutique de l’OM, nous filons vers le Vieux-Port à pied par la Rue de Rome : c’est long ! Les capuches et  les parapluies sont de sortie, mon coupe-vent de l’OM (ou plutôt celui de Didier Deschamps) fait son travail… Matis est épuisé et c’est grâce à lui que nous accomplirons l’ascension vers Notre-Dame de la Garde en bus ! Là, nous trouvons des coureurs qui prient et font brûler des cierges pour la course du lendemain. Je suppose qu’il réclament aussi une météo clémente…

Le panorama sur la rade est bouché, le déluge se prépare… mais il y a bonne ambiance sous l’abri-bus où nous nous sommes réfugiés ! Les rues de Marseille sont inondées. Le match de l’OM est reporté. Nous rentrons trempés de la tête aux pieds aux voitures et tardivement au gîte pour préparer… des pâtes bien évidemment !

Pour la course, tout est calé. Seuls Monique et Joël qui n’ont pas changé d’heure sont levés depuis 4h30 !

Arrivés vers 7h à Cassis, nous ne sommes pas seuls à prendre le bus… Je n’y trouve pas comme prévu Maurice de Podensac, mais nous avons convenu d’un autre rendez-vous à l’arrivée, tout comme avec Evelyne ma cousine avec qui j’irai boire un pot sur le port après la course…

L’attente pour monter dans les bus sera longue et nous arriverons juste à temps (c’est-à-dire à la seconde près !) pour jeter nos sacs dans les camions de consignes. Nous assistons à des scènes terribles de coureurs dont les sacs sont refusés après 8h30, et qui risquent de devoir courir lestés…. Mon appareil-photo se trouve dans le sac de consignes et, au grand regret de Yoyo, nous ne pourrons malheureusement pas immortaliser notre passage dans le virage nord du stade Vélodrome, si près de la pelouse…

Alors que beaucoup de coureurs patientent dans les travées du Vélodrome, nous nous rendons vers les sas où Manu aura la chance de passer du coté des élites grâce à un moment d’inattention des contrôleurs…  Vêtus de sacs poubelles, avec Monique, Joël et Lionel, nous patientons tous les 4 dans la masse et dans la bonne humeur : l’occasion pour Lionel d’apprendre quelques ficelles de coureurs que je ne peux dévoiler ici…

Le départ est donné et nous passons la ligne près de 4 minutes plus tard, après avoir évité les sacs, vêtements et bouteilles laissés à terre. Comme l’an passé à Béhobie, il va pleuvoir sans discontinuer. Je perds rapidement Joël et file vers Cassis en zigzaguant entre les coureurs et en chevauchant les trottoirs et contre-allées sans jamais trouver mon rythme. Les animations prévues sur le parcours sont maintenues et les musiciens ou autres pom-pom girls ont bien du mérite à jouer dans ces conditions. Dans le col de la Gineste, il m’est encore difficile de passer tellement le flot de coureurs est dense, et j’atteindrai le sommet en moins de 50′. Au sommet, les coureurs s’amusent à s’arroser pour s’hydrater ! Le temps devient exécrable et les conditions dantesques : dans la descente, la pluie pique les yeux, les coureurs grimacent, il est impossible de s’abriter de ce vent de face et tourbillonnant, des flaques et autres ruisseaux se forment sur la route, mes chaussures ”light” s’alourdissent et sont dans le ton de ce concert de ”flic-floc” donné par les coureurs.

La pluie redouble à l’approche de Cassis où les conditions deviennent apocalyptiques : l’arrivée s’effectue dans des ruelles inondées, des torrents se sont formés, on a de l’eau au-dessus des chevilles, et il faut être prudent pour ne pas glisser dans certains passages sur le port. Les coureurs ont de l’humour : j’entends l’un d’eux répondre au speaker que c’est la première fois qu’il court  « avec le masque et le tuba ! ». Mais, tout comme moi, il avait apprécié la course.

Dans ces conditions, et après un ”coup de pompe” dans la côte des Pompiers, je suis ”flashé’ après plus de 1h37 (1h34’04” avec la puce) à la 1601ème place sans voir la ligne d’arrivée. Il me semble qu’avec des conditions moins exceptionnelles (…) j’aurais pu courir en 1h30, mais pas de regret, mon objectif reste le marathon de La Rochelle et l’important était de passer le week-end entre amis…

A la sortie, c’est un beau bazar pour récupérer les sacs de consignes, étalés sur une place inondée… Nos affaires sèches ne le sont plus vraiment, quelques coureurs sont mécontents. Dans les rues de Cassis, impraticables, les coureurs cherchent des abris pour se changer, le tout dans la bonne humeur…

Je mettrai du temps à récupérer Joël (1h37), Lionel (1h58), Monique (2h09), et  Manu (1h20, 115ème), mais je ne retrouverai ni Evelyne (1h22 – on se verra à La Rochelle), ni Maurice (1h55). Lionel est déçu de ne pouvoir ajouter une médaille à sa collection. Il n’a pas tort, moi aussi j’aurais aimé rapporté un souvenir de cette course que je suppose superbe par beau temps…

Nous rejoignons Danielle et les 2 Sylvie au glacier du port où j’apprécie le T-shirt sec que me propose Lionel ainsi que le chocolat chaud…

De retour au gîte, et après la douche, nous pouvons déguster le champagne.

Nous quittons nos amis en fin d’après-midi. Les enfants nous demandent pourquoi nous ne nous retrouvons qu’une fois par an, et pourquoi au mois de novembre…

Rendez-vous est déjà pris pour 2011, reste à fixer la destination.

Le mot de la fin pour Monique : « l’an prochain, nous nous retrouverons en Bretagne, comme ça on ne sera pas déçus par la météo… » Y aura-t-il enfin le soleil ou bien, jamais 2 sans 3, une nouvelle ”Alerte Orange” ?

Christophe

Catégorie(s) : Les récits